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C. Lemaire (Traducteur)
EAN : 9782277236078
157 pages
J'ai lu (01/01/1994)
3.55/5   61 notes
Résumé :
Dans les années 1880, trois Anglais s’aventurent dans des contrées inconnues de l’Afrique du Sud, à la recherche de Neville Curtis, parti en quête des fameuses mines de diamants du roi Salomon. Conduit par Allan Quatermain, le groupe d’aventuriers doit affronter de multiples dangers avant de trouver une contrée perdue, celle des Kukuanas, dirigée par le tyran Twala et la sorcière Gagool. Mais qui est le mystérieux Umbopa qui suit l’expédition depuis le départ ? Et c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Bon, je ne le cache pas, j'aime les romans d'aventure, et comme en plus en ce moment l'Afrique est mon terrain de jeu, et bien j'ai relu ce court roman de Rider Haggard, la plus connue des aventures de Quatermain adaptée plusieurs fois au cinéma (même si aujourd'hui j'en vois toutes les limites, la version avec Richard Chamberlain était le second Indiana Jones de ma jeunesse).

Bon, Haggard a écrit ce livre après un pari, en deux semaines, avec des bribes de souvenirs, et cela se ressent quand même. le bouquin n'est pas tout à fait achevé. Ca va vite, trop vite à mon sens. On n'éprouve pas assez les épreuves, les difficultés, les longueurs du voyage. Haggard a repris des passages obligés de la vie là-bas (on les retrouve dans tous les récits de voyage du temps) mais ça manque quand même un peu de liant, de profondeur, de souffle. En somme, on peut écrire un roman en deux semaines, mais pas le dégrossir assez, et là il fallait encore polir les détails, épaissir les descriptions, nourrir les caractères.

Bon, malgré tout ça se laisse lire et suivre sans déplaisir, et aujourd'hui il suffira de projeter l'imaginaire cinématographique pour donner un peu mieux corps aux protagonistes et à l'intrigue.

Pour le reste, Rider Haggard offre un récit d'aventure au sujet intelligent (dans l'air du temps à l'époque) et qui sans échapper complètement à des considérations géopolitiques et sociologiques un peu typées fin XIXe, laisse transpirer l'intérêt et la passion de l'auteur pour l'Afrique. Après évidemment faudra quand même se souvenir que ce livre reflète une époque, et donc pour l'apprécier éviter de projeter dessus des considérations actuelles (par exemple sur la chasse aux gros vertébrés).

Pour ma part, Les Mines du roi Salomon, en dépit de leur célébrité n'est pas le meilleur récit d'aventure du temps. Certes, il a fait émerger un genre, mais Haggard a écrit son livre sans vraiment d'ambition particulière et sans y mettre l'application nécessaire, et si le résultat est distrayant, j'avoue ne pas avoir éprouvé l'humidité poisseuse, avoir redouté la diphtérie et le mycétome ni senti le souffle âcre d'une harde de hyènes affamées dans le cou. Bref, c'est un peu ça qui manque ici, mais cela n'enlève qu'une partie du plaisir. 3
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M'étant plongé dans divers ouvrages sur les peuples de l'antique Israèl, surtout depuis le XI - VIIIeme siècles jusqu'au IIeme siècle, c'est-à-dire depuis les Royaumes de David puis de Salomon, avant la venue du Christ, il m'a paru, à la fois reposant et intéressant, de relire « Les Mines du roi Salomon », le grand roman de Henry Rider Haggard (1856-1925). Bien sûr en sachant que c'est un roman, quasi de science-fiction, écrit par l'auteur de « She ». le roman, paru en 1885, est traduit en 1997 et publié par Pierre-Jules Hetzel, qui édita également tous les romans de Jules Vernes dans sa splendide collection du « Magasin d'éducation et de récréation ».
C'est Allan Quatermain qui narre ses aventures, sur le thème du « Monde Perdu ». au départ, Henry Rider Haggard voulait écrire un roman pour égaler « L'île au Trésor » de Robert Louis Stevenson, paru juste avant, en 1883. Il est vrai que le roman de quelques 160 pages est écrit en quinze jours.Il s'inspire pour cela des récits rapportés par l'explorateur Henry Morton Stanley (1841-1904) parti à la recherche de Livingstone (1813-1873), et de leur fameuse poignée de main « « Dr. Livingstone I presume ? ». L'expédition maritime commence. « On les reconnaît à première vue, les marins; ce sont de braves coeurs, ils valent mieux que les autres hommes, en général. C'est la grande mer, le souffle puissant des vents du ciel qui, peut-être, balayent de leurs âmes les impuretés et en font des hommes plus droits, plus honnêtes que d'autres ». Audiard trouvait déjà que « C'est curieux, chez les marins, ce besoin de faire des phrases ».
Donc, première déconvenue, tout se passe en Afrique Centrale et du Sud, y compris au Transvaal sur territoire des Bamangouatos, à la recherche des fameuses mines situées au pays des Koukouanas. Il faut dire que Allan Quatermain est un chasseur renommé installé à Durban dans la province du Natal.
Il est contacté par le capitaine John Good, par l'intermédiaire de Sir Henri Curtis. Cet aristocrate est brouillé avec son frère depuis des années mais il désire ardemment le revoir pour faire la paix. Or Quatermain est la dernière personne à l'avoir vu vivant, il y a deux ans, sur le territoire des Bamangouatos, au Transvaal. le frère, qui se faisait appeler M. Neville, partait alors en expédition vers Inyati, accompagné d'un « voorlooper » pour retrouver les légendaires mines du roi Salomon, mines de diamants et d'autres richesses.
Les trois personnages partent en expédition, à partir de Berea, la montagne de Durban où Quatermain a sa maison. Ils partent avec des Hottentots et des Zoulous, Pour faire couleur locale, dont un, prénommé Oumbopa est plutôt suspect. Mais Quatermain se souvient l'avoir croisé lors de la bataille d'Isandhlwana, avant de venir vivre dans le Zoulouland. le groupe part jusqu'à la région indiquée par un carte qui illustre le livre, mais sans coordonnées ou échelle, au confluent des rivières Kalukoué et Loukanga. Pour ceux qui suivent le trajet à l'aide d'une carte d'un marchand de pneus et le volume 72 du guide du Routard, c'est vers la page 670. D'ailleurs la carte du roman est une reproduction d'un texte écrit en 1592 par l'explorateur portugais Dom José da Silvestra, texte écrit avec son sang sur un support en lin.
D'ailleurs Quatermain est un fin connaisseur du territoire, et grand chasseur. « Avoir tué soixante-cinq lions et se laisser mâcher la jambe par le dernier, c'est raide ! ». Il se souvient d'avoir vu, lors d'une chasse au koudou du côté de la ville sud-africaine de Lydenburg, des mineurs découvrir une cavité souterraine abritant une cité en ruine, la légendaire cité d'Ophir, selon un certain Evans. S'il l'a vue, c'est qu'elle existait. Cet Evans, un célèbre chasseur d'éléphant, maintenant enterré près des chutes du Zambèze, parle aussi des montagnes de Suliman, en pays Mashoukouloumbwé, derrière lesquelles seraient situées ces fameuses mines. Lorsqu'il était en pays Manica, il a connu une sorcière-chamane pratiquant la médecine « isanousi » qui lui a révélé qu'au-delà de ces montagnes vivent des descendants des Zoulous, isolés sur un territoire auprès d'une mine de « pierres brillantes », juste au pied des deux monts, connus dans le dialecte local comme « les Seins de la reine de Saba » C'est à cette occasion que Quatermain fait la connaissance d'un portugais, du nom de José Silvestre, descendant du José Silvestra de la carte.
Ils vont s'enfoncer dans une contrée perdue, celle des Kukuanas, dirigée par le tyran Twala et la sorcière Gagool. Ils bénéficieront tout de même d'une éclipse de soleil, tout comme Tintin chez les Incas. « J'ai lu ce matin sur mon petit almanach qu'il doit y avoir aujourd'hui même une éclipse de soleil. L'almanach l'indique pour onze heures en Angleterre ; l'heure changera pour l'Afrique, mais ce n'est pas une objection. Justement l'Afrique est mentionnée comme devant être comprise dans les ténèbres. J'appelle ça providentiel, moi ! Nous l'aurions fait faire exprès pour nous, cette éclipse, qu'elle ne nous aurait pas mieux servis ! ». C'est assez grandiose. « « Qu'est-ce que la vie, ô blancs ? Dites-le moi, vous qui êtes puissants, qui comprenez le secret de la terre et des astres ! Vous qui, sur des fils légers, et sans voix, portez au loin vos paroles ! Quel est le secret de la vie ! D'où vient-elle et où va-t-elle ? Vous restez muets, ô blancs ! Vous l'ignorez ! Nous sortons de la nuit et nous rentrons dans la nuit ; nous sommes comme un oiseau que chasse la tempête, nous venons de l'inconnu ; un instant nous volons à la lumière, puis nous rentrons dans la nuit. La vie ! c'est un ver luisant qui brille dans l'obscurité et qu'on ne trouve plus dès que le jour paraît ; c'est une ombre qui flotte sur le gazon ; le soir, elle a disparu ».


Voilà pour le récit de Allan Quatermain.
C'est par ailleurs le premier roman de science-fiction anglais. A cette époque l'Afrique, est une terre d'exploration et de conquêtes pour l'Europe. le succès est immédiat.
Depuis, des fouilles archéologiques ont été réalisées près de Timna, dans l'extrême sud d'Israël, à 320 km de Jérusalem. Ces fouilles ont révélé des milliers de mines de cuivre exploitées et de centaines de zone de fonderies. Ces mines auparavant attribuées aux Égyptiens du XIIIeme siècle ont été redatées au 14C grâce à la matière organique bien conservée parmi les scories de cuivre, par des archéologues de l'université de Tel Aviv, elles auraient eu lieu près de trois siècles plus tard, durant le règne du roi Salomon.
L'industrie du cuivre était très lucrative à l'époque. On est encore à l'Age du Bronze. Les fondeurs possédaient la maitrise et le savoir-faire pour extraire le métal du minera. L'activité technique s'accompagnait d'une activité spirituelle car les fondeurs pratiquaient des rituels censés aider la production de cuivre. Des pierres plates rituelles retrouvées à Timna attestent de ces pratiques. Dans les sociétés traditionnelles actuelles d'Afrique, les artisans qui fondent le fer sont souvent aussi considérés comme des prêtres. Les mines de cuivre sont toujours exploitées de nos jours dans la région de la vallée de Timna.
Ceci dit, Il est difficile de préciser la véritable nature du Royaume du roi Salomon. Les récits bibliques en font un roi plein de sagesse, doté d'une immense fortune. Mais les traces écrites sont rares et imprécises. Les récits sont souvent posthumes de plusieurs siècles. L'histoire et surtout les légendes, y sont souvent déformées. de plus, aucun vestige archéologique direct n'est venue confirmer l'existence et l'emplacement précis du premier Temple de Jérusalem. Les zones supposées de son emplacement, le Mont du Temple et l'Esplanade des Mosquées, rendent quasi impossible des fouilles.
On sait cependant qu'il succède à son père, le roi David, le fondateur de la lignée des rois de Juda et que sa mère est Bethsabé. Historiquement, son règne s'étend de 970 à 913 avant JC. Il devient le 3e roi d'Israël. Sa naissance est mentionnée dans le deuxième livre de Samuel. Son règne est décrit dans le premier livre des Rois. Salomon bâtit, le Temple de Jérusalem, sur la fondation posée par le roi David., la construction durera sept ans.
On associe souvent Salomon à la mythique Reine de Saba, qui aurait régné comme ayant régné sur le royaume de Saba, qui s'étendrait du Yémen au nord de l'Éthiopie et en Érythrée. Selon la Bible, Salomon aurait eu 700 épouses et 300 concubines. Il laissa se développer des religions païennes dans son entourage « et il arriva, au temps de la vieillesse de Salomon, que ses femmes détournèrent son coeur auprès d'autres dieux ».
Pour ce qui est de la sagesse de son jugement…. le fameux épisode devant le dilemme qui se pose à lui par la présence de deux femmes se disant chacune mère de l'enfant vivant, décide de trancher la question par l'épée : « Coupez en deux l'enfant vivant... » selon le Livre des Rois. Ce n'est pas encore l'ogre communiste qui mange les enfants tout cru. Ceci dit, chacun a finalement le loisir de trancher, s'il le juge à propos
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Quelles aventures trépidantes que celles d' Allan Quatermain et ses compagnons!
Rider Haggard fait massacrer allègrement quelques éléphants et girafes pour nourrir nos chasseurs de trésor. En passant, les héros aident à rétablir un héritier légitime sur son trône. Rien que çà.
Le livre est captivant, et je m'y suis promené agréablement un peu comme dans certains Jules Verne.
Ces Mines du Roi Salomon, sont le but d'une odyssée qui ne saurait trop enrichir le trio européen. Les trésors de Salomon sont sacrément bien protégés!
Quant au ton légèrement condescendant du livre, il a ce caractère un peu désuet qui fait le charme d'une pure lecture de divertissement (le cinéma de l'époque).
Si Spielberg a fait du Tintin, avec ses Aventuriers de l'Arche perdue, Hergé a quand même pas mal pompé sur Rider Haggard! le "coup de l' éclipse" pour affoler les sauvages ne vous rappelle-t-il rien?
Un livre d'aventure (un vrai) à lire pendant les vacances avec un bon verre à portée de main.
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Une petite déception que ce livre !
Des le début le style lourd m'a agacé sans compter que la traduction est loin d'être de qualité, certaines phrases sont à la limite du compréhensible .
L'aventure est certes au rendez vous, mais sans plus...Il manque un je ne sais quoi pour y adhérer complètement...Bon, le fait que ce livre ait été écrit en 1885 explique en partie les relents d'impérialisme qu'on rencontre dans ce roman.
En conclusion, je pense que , une fois n'est pas coutume, le film est plus intéressant à voir que le livre ....
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Très connu à son époque, un peu oublié aujourd'hui, Henry Ridder Haggard (1856-1925) est un de ces romanciers britanniques qui, à la fin du XIXème siècle, ont porté le roman d'aventures à son apogée. A l'instar des ses collègues Robert-Louis Stevenson, Rudyard Kipling, Arthur Conan Doyle ou encore Joseph Conrad, il a créé des mythes (personnages ou thèmes littéraires) qui perdurent encore de nos jours.
Dans une production abondante et parfois inégale, il aborde à peu près tous les types de romans, mais sa spécialité reste le roman d'aventures. A ce titre, il nous laisse deux séries romanesques chacune liée à un personnage mythique : Allan Quatermain et She.
Allan Quatermain, chasseur et guide, est le héros de dix-huit romans parus de 1885 à 1927. Les Mines du roi Salomon (1885) est le premier, et sans doute le meilleur, citons Allan Quatermain (1887), L'Epouse d'Allan (1889) ou encore Marie (1912) qui revient sur sa jeunesse.
She ou Elle (le roman est paru sous les deux titres) (1887) est l'histoire d'Ayesha, une Egyptienne du temps des pharaons, qui attendit 2000 ans la réincarnation de son amour Kallicratès sous les traits de l'archéologue Léo Vincey. Deux suites vont suivre : Aycha, le retour d'Elle (1905) et La Fille de la Sagesse (1923)
Les deux cycles font leur jonction en 1912 avec le roman Elle et Allan Quatermain.
Avec Les Mines du roi Salomon, Ridder Haggard invente le roman d'aventures africaines. Un Anglais, Sir Henry Curtis, accompagné de son ami le capitaine John Good, est à la recherche de son frère, parti à la recherche des mines du roi Salomon. A cet effet il embauche comme guide Allan Quatermain, chasseur renommé et grand connaisseur des régions à traverser. L'expédition, on s'en doute, sera riche en péripéties.
Avec ce simple résumé vous imaginez un peu le personnage, non ? Cherchez bien. Mais oui, c'est Indiana Jones. le même chapeau, on l'imagine aussi avec un fouet, un fusil n'en parlons pas... La seule différence c'est qu'il est chasseur et pas archéologue, mais bon, en Europe ça ferait une différence, mais ici, au fin fond de l'Afrique… Cette parenté entre Indy et Allan, Lucas et Spielberg ne l'on jamais niée, et l'ont même avouée dès l'Arche perdue.
Et Ridder Haggard ne s'est pas arrêté là : voyez Ayesha, cette reine aussi belle que mystérieuse, et de plus cruelle avec ses amants, ne vous rappelle-t-elle pas Antinéa, la reine des sables de l'Atlantide ? Pierre Benoit a juré ses grands dieux n'avoir jamais lu She, on veut bien le croire, mais comme dit Lino Ventura dans Ne nous fâchons pas « N'y aurait-il pas là comme un cousinage ? »
Ces deux mythes (Allan et She), le cinéma ne pouvait pas les ignorer. Ils ont été immortalisés le premier par Stewart Granger en 1950 dans Les Mines du roi Salomon de Compton Bennet et Andrew Marton, la seconde par Ursula Andress en 1965 dans La Déesse de feu de Robert Day.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
« Donnez-nous un signe manifeste, ô puissants seigneurs blancs, » répétèrent-ils.

Notre embarras était extrême. Chacun de nous, à part, ruminait gravement quelle réponse faire. Tout à coup Good s’écria :

« Je l’ai leur signe ! et dire que je n’y pensais pas ! J’ai lu ce matin sur mon petit almanach qu’il doit y avoir aujourd’hui même une éclipse de soleil. L’almanach l’indique pour onze heures en Angleterre ; l’heure changera pour l’Afrique, mais ce n’est pas une objection. Justement l’Afrique est mentionnée comme devant être comprise dans les ténèbres. J’appelle ça providentiel, moi ! Nous l’aurions fait faire exprès pour nous, cette éclipse, qu’elle ne nous aurait pas mieux servis ! »

Moi, qui ne suis pas fort en mathématiques astronomiques, j’éprouvais beaucoup moins d’enthousiasme que Good ; je n’ai jamais étudié les éclipses.

« Supposez, dis-je à Good, que cette éclipse n’ait pas lieu ; que votre almanach se soit trompé, une faute d’impression, que sais-je ! Nous voilà dans de beaux draps !

— Et pourquoi, reprit Good avec sa vivacité habituelle, pourquoi l’éclipse n’aurait-elle pas lieu, je vous prie ? Les almanachs sont toujours faits scientifiquement, et, enfin, une éclipse est une éclipse, ça ne rate jamais ! Allons donc !

— Eh bien ! va pour l’éclipse ! »

Mes deux amis, dans ces circonstances défavorables, firent des calculs de leur mieux ; ils arrivèrent à la conclusion que l’éclipse se produirait vers midi.

Alors, prenant de grands airs prophétiques, je me tournai vers les chefs :

« Vous demandez un signe extraordinaire. Levez les yeux sur ce soleil qui inonde le monde de ses feux et de sa lumière ; aujourd’hui, au milieu de son cours, il sera éteint, la Terre sera plongée dans les ténèbres, et à ce signe vous saurez que ce jeune homme Ignosi est votre roi légitime. »

Un sourire d’incrédulité éclaira les visages noirs qui me regardaient.
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M’étant plongé dans divers ouvrages sur les peuples de l’antique Israèl, surtout depuis le XI - VIIIeme siècles jusqu’au IIeme siècle, c’est-à-dire depuis les Royaumes de David puis de Salomon, avant la venue du Christ, il m’a paru, à la fois reposant et intéressant, de relire « Les Mines du roi Salomon », le grand roman de Henry Rider Haggard (1856-1925). Bien sûr en sachant que c’est un roman, quasi de science-fiction, écrit par l’auteur de « She ». Le roman, paru en 1885, est traduit en 1997 et publié par Pierre-Jules Hetzel, qui édita également tous les romans de Jules Vernes dans sa splendide collection du « Magasin d'éducation et de récréation ».
C’est Allan Quatermain qui narre ses aventures, sur le thème du « Monde Perdu ». au départ, Henry Rider Haggard voulait écrire un roman pour égaler « L’île au Trésor » de Robert Louis Stevenson, paru juste avant, en 1883. Il est vrai que le roman de quelques 160 pages est écrit en quinze jours.Il s’inspire pour cela des récits rapportés par l’explorateur Henry Morton Stanley (1841-1904) parti à la recherche de Livingstone (1813-1873), et de leur fameuse poignée de main « « Dr. Livingstone I presume ? ». L’expédition maritime commence. « On les reconnaît à première vue, les marins; ce sont de braves cœurs, ils valent mieux que les autres hommes, en général. C'est la grande mer, le souffle puissant des vents du ciel qui, peut-être, balayent de leurs âmes les impuretés et en font des hommes plus droits, plus honnêtes que d'autres ». Audiard trouvait déjà que « C’est curieux, chez les marins, ce besoin de faire des phrases ».
Donc, première déconvenue, tout se passe en Afrique Centrale et du Sud, y compris au Transvaal sur territoire des Bamangouatos, à la recherche des fameuses mines situées au pays des Koukouanas. Il faut dire que Allan Quatermain est un chasseur renommé installé à Durban dans la province du Natal.
Il est contacté par le capitaine John Good, par l’intermédiaire de Sir Henri Curtis. Cet aristocrate est brouillé avec son frère depuis des années mais il désire ardemment le revoir pour faire la paix. Or Quatermain est la dernière personne à l'avoir vu vivant, il y a deux ans, sur le territoire des Bamangouatos, au Transvaal. Le frère, qui se faisait appeler M. Neville, partait alors en expédition vers Inyati, accompagné d'un « voorlooper » pour retrouver les légendaires mines du roi Salomon, mines de diamants et d’autres richesses.
Les trois personnages partent en expédition, à partir de Berea, la montagne de Durban où Quatermain a sa maison. Ils partent avec des Hottentots et des Zoulous, Pour faire couleur locale, dont un, prénommé Oumbopa est plutôt suspect. Mais Quatermain se souvient l’avoir croisé lors de la bataille d'Isandhlwana, avant de venir vivre dans le Zoulouland. Le groupe part jusqu'à la région indiquée par un carte qui illustre le livre, mais sans coordonnées ou échelle, au confluent des rivières Kalukoué et Loukanga. Pour ceux qui suivent le trajet à l’aide d’une carte d’un marchand de pneus et le volume 72 du guide du Routard, c’est vers la page 670. D’ailleurs la carte du roman est une reproduction d’un texte écrit en 1592 par l'explorateur portugais Dom José da Silvestra, texte écrit avec son sang sur un support en lin.
D’ailleurs Quatermain est un fin connaisseur du territoire, et grand chasseur. « Avoir tué soixante-cinq lions et se laisser mâcher la jambe par le dernier, c'est raide ! ». Il se souvient d’avoir vu, lors d’une chasse au koudou du côté de la ville sud-africaine de Lydenburg, des mineurs découvrir une cavité souterraine abritant une cité en ruine, la légendaire cité d’Ophir, selon un certain Evans. S’il l’a vue, c’est qu’elle existait. Cet Evans, un célèbre chasseur d'éléphant, maintenant enterré près des chutes du Zambèze, parle aussi des montagnes de Suliman, en pays Mashoukouloumbwé, derrière lesquelles seraient situées ces fameuses mines. Lorsqu’il était en pays Manica, il a connu une sorcière-chamane pratiquant la médecine « isanousi » qui lui a révélé qu'au-delà de ces montagnes vivent des descendants des Zoulous, isolés sur un territoire auprès d'une mine de « pierres brillantes », juste au pied des deux monts, connus dans le dialecte local comme « les Seins de la reine de Saba » C’est à cette occasion que Quatermain fait la connaissance d’un portugais, du nom de José Silvestre, descendant du José Silvestra de la carte.
Ils vont s’enfoncer dans une contrée perdue, celle des Kukuanas, dirigée par le tyran Twala et la sorcière Gagool. Ils bénéficieront tout de même d’une éclipse de soleil, tout comme Tintin chez les Incas. « J’ai lu ce matin sur mon petit almanach qu’il doit y avoir aujourd’hui même une éclipse de soleil. L’almanach l’indique pour onze heures en Angleterre ; l’heure changera pour l’Afrique, mais ce n’est pas une objection. Justement l’Afrique est mentionnée comme devant être comprise dans les ténèbres. J’appelle ça providentiel, moi ! Nous l’aurions fait faire exprès pour nous, cette éclipse, qu’elle ne nous aurait pas mieux servis ! ». C’est assez grandiose. « « Qu'est-ce que la vie, ô blancs ? Dites-le moi, vous qui êtes puissants, qui comprenez le secret de la terre et des astres ! Vous qui, sur des fils légers, et sans voix, portez au loin vos paroles ! Quel est le secret de la vie ! D'où vient-elle et où va-t-elle ? Vous restez muets, ô blancs ! Vous l'ignorez ! Nous sortons de la nuit et nous rentrons dans la nuit ; nous sommes comme un oiseau que chasse la tempête, nous venons de l'inconnu ; un instant nous volons à la lumière, puis nous rentrons dans la nuit. La vie ! c'est un ver luisant qui brille dans l'obscurité et qu'on ne trouve plus dès que le jour paraît ; c'est une ombre qui flotte sur le gazon ; le soir, elle a disparu ».


Voilà pour le récit de Allan Quatermain.
C’est par ailleurs le premier roman de science-fiction anglais. A cette époque l’Afrique, est une terre d’exploration et de conquêtes pour l’Europe. Le succès est immédiat.
Depuis, des fouilles archéologiques ont été réalisées près de Timna, dans l’extrême sud d’Israël, à 320 km de Jérusalem. Ces fouilles ont révélé des milliers de mines de cuivre exploitées et de centaines de zone de fonderies. Ces mines auparavant attribuées aux Égyptiens du XIIIeme siècle ont été redatées au 14C grâce à la matière organique bien conservée parmi les scories de cuivre, par des archéologues de l’université de Tel Aviv, elles auraient eu lieu près de trois siècles plus tard, durant le règne du roi Salomon.
L’industrie du cuivre était très lucrative à l’époque. On est encore à l’Age du Bronze. Les fondeurs possédaient la maitrise et le savoir-faire pour extraire le métal du minera. L’activité technique s’accompagnait d’une activité spirituelle car les fondeurs pratiquaient des rituels censés aider la production de cuivre. Des pierres plates rituelles retrouvées à Timna attestent de ces pratiques. Dans les sociétés traditionnelles actuelles d’Afrique, les artisans qui fondent le fer sont souvent aussi considérés comme des prêtres. Les mines de cuivre sont toujours exploitées de nos jours dans la région de la vallée de Timna.
Ceci dit, Il est difficile de préciser la véritable nature du Royaume du roi Salomon. Les récits bibliques en font un roi plein de sagesse, doté d’une immense fortune. Mais les traces écrites sont rares et imprécises. Les récits sont souvent posthumes de plusieurs siècles. L’histoire et surtout les légendes, y sont souvent déformées. De plus, aucun vestige archéologique direct n’est venue confirmer l’existence et l’emplacement précis du premier Temple de Jérusalem. Les zones supposées de son emplacement, le Mont du Temple et l’Esplanade des Mosquées, rendent quasi impossible des fouilles.
On sait cependant qu’il succède à son père, le roi David, le fondateur de la lignée des rois de Juda et que sa mère est Bethsabé. Historiquement, son règne s'étend de 970 à 913 avant JC. Il devient le 3e roi d'Israël. Sa naissance est mentionnée dans le deuxième livre de Samuel. Son règne est décrit dans le premier livre des Rois. Salomon bâtit, le Temple de Jérusalem, sur la fondation posée par le roi David., la construction durera sept ans.
On associe souvent Salomon à la mythique Reine de Saba, qui aurait régné comme ayant régné sur le royaume de Saba, qui s'étendrait du Yémen au nord de l'Éthiopie et en Érythrée. Selon la Bible, Salomon aurait eu 700 épouses et 300 concubines. Il laissa se développer des religions païennes dans son entourage « et il arriva, au temps de la vieillesse de Salomon, que ses femmes détournèrent son cœur auprès d'autres dieux ».
Pour ce qui est de la sagesse de son jugement…. Le fameux épisode devant le dilemme qui se pose à lui par la présence de deux femmes se disant chacune mère de l’enfant vivant, décide de trancher la question par l’épée : « Coupez en deux l’enfant vivant... » selon le Livre des Rois. Ce n’est pas encore l’ogre communiste qui mange les enfants tout cru. Ceci dit, chacun a finalement le loisir de trancher, s’il le juge à propos.
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« Qu'est-ce que la vie, ô blancs ? Dites-le moi, vous qui êtes puissants, qui comprenez le secret de la terre et des astres ! Vous qui, sur des fils légers, et sans voix, portez au loin vos paroles ! Quel est le secret de la vie ! D'où vient-elle et où va-t-elle ? Vous restez muets, ô blancs ! Vous l'ignorez ! Nous sortons de la nuit et nous rentrons dans la nuit ; nous sommes comme un oiseau que chasse la tempête, nous venons de l'inconnu ; un instant nous volons à la lumière, puis nous rentrons dans la nuit. La vie ! c'est un ver luisant qui brille dans l'obscurité et qu'on ne trouve plus dès que le jour paraît ; c'est une ombre qui flotte sur le gazon ; le soir, elle a disparu.
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Voici mon histoire terminée ; elle va être livrée au public, et ce fait me remplit d'appréhension. Ma crainte est de pas être cru et d'être pris pour un hâbleur, moi, Allan Quatermain, dont la parole a toujours valu un serment.
L'idée d'un doute ne me serait pas venue sans un petit incident tout récent, dont je vous fais juge.
J'avais eu la simplicité d'envoyer mes épreuves à mon fils Harry. Lui, sans m'avertir, n'eut rien de si pressé que de les passer à certain Jones, rédacteur distingué, paraît-il d'un journal destiné aux jeunes garçons.
Cet illustre personnage jugea à propos de faire de cet ouvrage une critique blessante, et Harry, tout fier de la condescendance de l'homme célèbre, m'envoya cette critique.
Mr Jones, qui ignore comment j'ai recueilli les documents de mon récit, s'exprime ainsi :
"L'idée de votre ami n'est pas mauvaise ; on aurait pu cependant en tirer un meilleur parti. Le style non plus n'est pas fameux, et il me semble que, pour se permettre un ouvrage d'imagination pareil, il aurait été bon que l'écrivain possédât, en quelque mesure au moins, des connaissances exactes sur les indigènes et sur les coutumes qu'il décrit".
Remarquez, je vous prie, que me jugeant par lui-même, sans doute, Mr Jones me prend pour un de ses rivaux, c'est à dire un compilateur de mensonges littéraires, et il insinue que mon histoire de la découverte des Mines de Salomon est un fruit de mon imagination......
(extrait de l'introduction signée Allan Quatermain, datée de 1885 et placée en tête de l'ouvrage paru aux éditions "J'ai Lu" en 1994)
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Vers cinq heures, nous reprîmes notre marche . Le silence et la solitude nous paraissaient de plus en plus lugubres. Nous n'aperçûmes que quelques autruches et deux ou trois serpents. Un être, par contre, qui ne manquait pas, c'était la mouche .
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Les Mines du roi Salomon (film) (King Solomon's Mines, 1950) Official Trailer - Deborah Kerr, Stewart Granger.
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